La carretera australe, c’est la promesse d’une aventure ponctuée d’étapes étonnantes, de paysages époustouflants, de fjords, de lacs, de cascades, de pics enneigés et de forêts enchantées, c’est aussi des kilomètres de pistes, de travaux, de route en solitaire sans jamais croiser personne, de cyclistes enragés, d’autostoppeurs, de gauchos. La carretera australe, c’est la route qui traverse la Patagonie et c’est une aventure.
Le nom officiel de la route était Carretera General Augusto Pinochet et fut changé en 1989. Aujourd’hui, la Ruta 7 s’étend sur 1286km, de Puerto Montt à Villa O’Higgins. Elle traverse différents paysages, parfois montagneux, parfois très boisés. Aujourd’hui, elle est bitumée sur une bonne partie mais reste une simple piste étroite où il ne fait pas bon croiser des camions sur de grandes sections.
La route a été voulue dans les années 70 par Pinochet pour affermir les frontières dans le sud du Chili. Jusqu’alors, pour rejoindre la région de l’Aisen, il fallait passer par les routes Argentines. La construction de la Carretera permettait d’assurer sa souveraineté dans la région et de la rejoindre par voie terrestre.
Aujourd’hui la région de l’Aisen est soumise à la construction d’immenses barrages qui viendront défigurer le paysage mais assureront une alimentation énergétique conséquente. Un sujet qui fait débat au Chili, la plupart des habitants de la région manifestent contre la construction des barrages soulignant que l’énergie créée viendra alimenter les mines de cuivre du nord du pays, 5000 km au nord, souvent tenues par des groupes étrangers. Pour eux, il serait plus efficace de construire des champs de panneaux solaires dans les régions des mines, qui connaissent 360 jours de soleil par an.
Nous rejoignons la Carretera au milieu du tracé, à Chaiten. Nous étions sur l’île de Chiloé et nous avons pris un ferry de six heures depuis Quellon pour arriver le soir à Chaiten. Face aux pics ennuagés et les forêts sauvages, nous nous sentîmes face à une nature forte et sauvage. Comme si l’aventure allait nous emmener dans un terrain hostile, froid.
Durant le trajet en ferry, nous avons sympathisé avec beaucoup d’autres voyageurs, planifiant notre parcours en fonction des recommandations de chacun. Il y a beaucoup d’endroits à découvrir pour celui qui aime la nature ici.
Notre première étape fut le parque Queulat. D’une part parce qu’il est sur la route du sud, d’autre part parce que nous voulions voir un glacier suspendu. La route pour y parvenir est très étroite et sinueuse, nous croisons quelques camions qui déboulent dans les virages et qui nous aurons donné quelques sueurs froides. Parfois à flanc de montagnes, parfois au bord de fjords comme à Puyuhapi, souvent dans des forêts impénétrables et nuageuses qui nous donnaient le sentiment d’êtres perdus dans des contrées isolées.
Et soudain, l’entrée du parc. L’accueil des guardaparques de la CONAF fut chaleureux et nous décidâmes de nous installer dans le « camping » du parc. Avant cela, nous nous rendons après une marche de 2h tout près du Ventisquero Colgante, un glacier suspendu. Quand le glacier se fend, on peut entendre un craquement énorme, comme un coup de tonnerre.
Passé la nuit très fraiche, nous reprîmes la route. Direction Puerto Cisnes, petit village qui sera notre étape pour la nuit. La route est mi asphaltée mi piste, les travaux sont fréquents pour intensifier le trafic à terme, mais pour le moment ils nous arrêtent parfois 15-20 minutes avant de réouvrir la voie. Du coup, les distances prennent du temps.
Sur la route, un panneau indique un « bosque encantado » la forêt enchantée. Curieux nous décidons de nous arrêter. Le seul élément un peu génant, c’est la pluie intense qui nous tombe dessus, mais bon, on ne vient pas ici tous les jours alors arrêtons nous un instant, on sèchera plus tard.
On pénètre alors dans une forêt digne des contes de fées. Des arbres aux formes étranges, de la mousse partout, des toiles d’araignées parfaites… La pluie a rajouté un côté poétique à l’atmosphère du lieu. Nous en sortions… enchantés, si bien que le lendemain, après avoir rencontré quatre autostoppeurs qui voulaient s’y rendre, nous y retournions avec eux pour revoir ce lieu.
La première étape en Patagonie nous a énormément marquée par ses paysages et sa nature sauvage. On ne prend pas toujours conscience, dans notre monde civilisé de toute cette énergie qui émane de lieux encore préservés, de tout ceci. On a pris une claque ici et la suite de nos péripéties en Patagonie nous en mettra une autre. Mais c’est à lire dans l’article suivant
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Rémi
juillet 4, 2015 at 12:45Voilà un petit coucou pour vous dire que je pars àl’aventure d’ici 2 semaines. Donc évidemment je prépare mon sac et je tiens aussi à ce que ce soit “propre” derrière moi après mon départ. Mes proches sont là pour me soutenir, mais quelques idées ou quelques encouragements me feront du bien. a bientôt peut être sur la route !!!! Rémi
François
août 20, 2015 at 7:06J'ai découvert vos vidéos il y a pas longtemps et j'adore ce que vous faites ! Continuez comme ça c'est vraiment top !
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Gérard André LAMBERT
décembre 20, 2015 at 5:48Bonjour, Votre site est intéressant ...ainsi que vos vidéos Nous partons mon épouse et moi pour la quatrième fois en Patagonie (avec nos sacs à dos). Bref nous sommes des Patagons ! Mais nous ne connaissons pas la Carretera Austral... Cette année, nous allons descendre "la Carretera austral" au départ de Puerto Montt, en réalité de CHAITEN... Première étape en bateau jusqu'à CHAITEN. (nuit du 11 mars) Puis nous allons descendre sur COYHAIQUE (en bus ou stop) et nous arrêtant en route... Nous voudrions louer une voiture à COYHAIQUE pour aller jusqu'à VILLA O'HIGGINS et revenir à COYHAIQUE... Nous disposons de 17 jours et voulons être à COCHRANE les 19 et 20 mars (Il y a une fête annuelle des gauchos) Le retour à COYHAIQUE est impératif pour le 28 mars où nous prenons l'avion pour PUNTA ARENAS.. puis le bus pour USHUAIA... puis en bateau, un petit tour via le cap Horn et retour à PUNTA ARENAS (nous connaissons bien cette région et la TERRE DE FEU). Ensuite ce sera l'avion pour SANTIAGO et PARIS pour rentrer chez nous en CORRÈZE... Mes questions si vous pouvez me répondre...
Bien cordialement Gérard